Coronavirus : contraints d'être vaccinés, des chauffeurs de taxi biterrois envisagent de revendre leur licence
Se faire vacciner pour pouvoir continuer de travailler. Les chauffeurs de taxi vont dehors eux aussi se protéger s'ils veulent pouvoir transporter des malades. Sans quoi, l'Assurance Maladie ne remboursera pas ses prestations. Le projet de loi fait débat et divise les professionnels héraultais.
Les soignants ne sont pas les seuls à devoir se faire vacciner pour exercer leur profession. C'est aussi le cas des chauffeurs de taxi.
À partir du 15 septembre 2021, l'Assurance maladie ne leur remboursera plus les courses médicales s'ils ne sont pas vaccinés. Autrement dit, ils ne pourront pas acheminer des malades vers un hôpital par exemple.
Se faire vacciner pour exercer sa profession, ou alors changer de métier ?
Pour exercer, David a fait un crédit afin de payer sa licence professionnelle estimée aujourd'hui à 170.000 euros. Ce Biterrois a aussi envoyé un courrier à Christophe Euzet, son député de circonscription. "
Je n'ai eu aucun retour. Je voulais qu'il soit notre relais à l'Assemblée nationale."
Bernard, l'un des plus anciens chauffeurs de taxi à Béziers, fait parti de ces professionnels vaccinés. Pour sa santé, et pour pouvoir travailler comme il le fait depuis 26 ans. Les courses médicales représentent pour lui aussi une très grande partie de son chiffre d'affaires l'hiver.
"Je me suis rendu compte qu'il faisait parti de ces nombreux députés absents au moment du vote du pass sanitaire le 25 juillet dernier."
David n'est pas le seul, hostile à cette vaccination dans la profession. 20 % des conducteurs taxis (ils sont 25) sont dans ce cas là dans le groupement d'intérêt économique Biterrois (GIE). C'est aussi le cas de Philippe et sa femme. Lui exerce à Béziers. Son épouse en zone rurale à Saint-Génies-de-Fontedit. L'un et l'autre, non vaccinés, assurent des déplacements médicaux. Cette activité représente 90 % de l'activité de l'entreprise créée en 2014. Mais ce gérant garde espoir. Espoir que le Conseil constitutionnel invalide le projet de loi, sans quoi il pourrait vendre lui aussi ses deux licences.
"Je ne vois pas comment on peut faire sans cette activité médicale."
Un courrier vient d'être envoyé par les représentants syndicaux (notamment la FNTA, voir ci-dessous) à l'ensemble des professionnels du département de l'Hérault. Cette mesure fait partie du projet de loi qui doit désormais être validé par le 5 août par le Conseil constitutionnel. C'est la dernière étape à franchir avant l'application du texte qui élargit notamment le recours au pass sanitaire et rend obligatoire la vaccination pour les soignants.
"L’article 12 du projet de loi impose une obligation vaccinale aux conducteurs conventionnés par la Sécurité Sociale." - FNTA.
Les courses médicales représentent
plus de la moitié du chiffre d'affaires pour bon nombre de taxis, surtout en dehors de la période estivale. David, 40 ans, est taxi depuis quatre ans à Béziers. Il n'exclut pas de tout vendre : sa maison, sa licence, afin de rembourser son crédit. "
Ma société est en péril. Je n'ai pas l'intention de me faire vacciner. Je ne suis pas anti-vaccin, c'est juste un principe de prudence, de précaution."
Certains conducteurs salariés auraient par ailleurs été invités par leur direction à se faire vacciner avant le 15 septembre prochain pour conserver leur emploi. "
Il n'y a rien d'écrit" précisent certains chauffeurs. "
Ce n'est que verbal" rajoute Isabelle, salariée à Montpellier, "
mais on nous fait bien comprendre que pour conserver notre place il est préférable de se faire vacciner. Le gouvernement nous dit que le vaccin n'est pas obligatoire. Mais indirectement tout est fait pour qu'on le fasse. Quelle liberté avant nous ?" fin de citation. Un employeur qui ne contrôlerait pas ses salariés s'expose à une amende de 5e classe conclut la Fédération Nationale des Artisans du Taxis et jusqu'à un an d'emprisonnement et 9.000 euros d'amende en cas de récidive.
Se faire vacciner pour pouvoir continuer de travailler. Les chauffeurs de taxi vont dehors eux aussi se protéger s'ils veulent pouvoir transporter des malades. Sans quoi, l'Assurance Maladie ne remboursera pas ses prestations. Le projet de loi fait débat et divise les professionnels héraultais.
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