- 14 Décembre 2016
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- Localité
- Paris
- Véhicule
- Toyota Prius 4
Robots-taxis : pourquoi l’Union européenne et la France freinent des quatre fers
DÉCRYPTAGE - Alors que les robots-taxis roulent aux États-Unis et en Chine depuis plusieurs années, les essais démarreront en Europe en 2026.
Absents des routes d’Europe, les robots-taxis déboulent en 2026 sur le continent. Ces VTC sans chauffeur, installés dans le paysage urbain des mégapoles américaines et chinoises, ont mis le pied très discrètement en Europe. En juillet, l’entreprise sino-américaine Pony.ai a commencé à tester trois véhicules rouge vif griffés de sa marque dans le village de Lenningen (2000 habitants) au Luxembourg, avec l’accord des autorités locales. En juin, la start-up britannique Wayve annonçait avoir signé un partenariat avec Uber pour faire circuler ses robots-taxis dans les rues de Londres. Uber et Momenta vont aussi déployer des robots-taxis dès l’année prochaine à Munich. Enfin, les chinois WeRide et Baidu ont choisi la Suisse pour faire leurs premiers pas.
Comment expliquer une telle timidité, alors que les premiers essais réalisés outre Atlantique ont commencé dès 2020 ? Le cadre réglementaire européen est-il, une nouvelle fois, en cause ?
La France et l’Europe ont mis en place un arsenal juridique dès 2022 pour encadrer les expérimentations dans le domaine de la conduite autonome. Paris a même été pionnier avec les premiers tests des petites navettes autonomes Navya dès 2017. Mais aucune expérience n’a véritablement été tentée par les poids lourds comme Waymo et Uber, Baidu ou Pony.ai, aujourd’hui en pointe dans les robots-taxis.
En Chine et aux États-Unis, on expérimente puis on réglemente
«La Chine et les Etats-Unis n’ont pas de réglementation spécifique sur les robotaxis ou les véhicules autonomes de niveau 4 d’autonomie, explique Benazouz Bradai, directeur R&I véhicules autonomes chez Valeo. Ils valident une technologie par l’expérimentation et mettent en place une réglementation dans un deuxième temps. L’Europe a une approche plus prudente et réglemente d’abord». Ainsi, la Chine prépare sa réglementation sur les niveaux d’autonomie 2 et 3, alors que ces aides à la conduite sont déjà présentes sur les véhicules neufs vendus dans le pays.
La réserve de l’Europe s’explique aussi par la tolérance zéro concernant les accidents mortels qui pourraient survenir lors d’une expérimentation. Les risques pris par les constructeurs et équipementiers aux États-Unis et en Chine lors des essais ont fait des victimes. Plusieurs accidents mortels ou blessures graves sont survenus lors du déploiement de ces voitures. Ce fut le cas avec Cruise, la filiale de General Motors dédiée aux véhicules autonomes, que le géant américain de l’automobile a dû mettre sur pause en raison des montants liés aux dommages causés. Tesla a aussi été mis en cause avec son AutoPilot, ainsi que Xiaomi.
L’Allemagne, la Grande Bretagne et la Suisse vont accueillir les premiers essais de taxis autonomes grâce à une législation nationale plus souple. En France, il est indispensable de donner en amont de toute autorisation l’ensemble des données détaillées portant sur les systèmes de sécurité des véhicules, de définir les zones dans lesquelles ils circuleront, d’avertir les autorités qui gèrent la voirie. La France pourra s’inspirer de l’expérience de ses voisins lorsque les opérateurs de robots-taxis viendront frapper à sa porte.
www.lefigaro.fr
DÉCRYPTAGE - Alors que les robots-taxis roulent aux États-Unis et en Chine depuis plusieurs années, les essais démarreront en Europe en 2026.
Absents des routes d’Europe, les robots-taxis déboulent en 2026 sur le continent. Ces VTC sans chauffeur, installés dans le paysage urbain des mégapoles américaines et chinoises, ont mis le pied très discrètement en Europe. En juillet, l’entreprise sino-américaine Pony.ai a commencé à tester trois véhicules rouge vif griffés de sa marque dans le village de Lenningen (2000 habitants) au Luxembourg, avec l’accord des autorités locales. En juin, la start-up britannique Wayve annonçait avoir signé un partenariat avec Uber pour faire circuler ses robots-taxis dans les rues de Londres. Uber et Momenta vont aussi déployer des robots-taxis dès l’année prochaine à Munich. Enfin, les chinois WeRide et Baidu ont choisi la Suisse pour faire leurs premiers pas.
Comment expliquer une telle timidité, alors que les premiers essais réalisés outre Atlantique ont commencé dès 2020 ? Le cadre réglementaire européen est-il, une nouvelle fois, en cause ?
La France et l’Europe ont mis en place un arsenal juridique dès 2022 pour encadrer les expérimentations dans le domaine de la conduite autonome. Paris a même été pionnier avec les premiers tests des petites navettes autonomes Navya dès 2017. Mais aucune expérience n’a véritablement été tentée par les poids lourds comme Waymo et Uber, Baidu ou Pony.ai, aujourd’hui en pointe dans les robots-taxis.
En Chine et aux États-Unis, on expérimente puis on réglemente
«La Chine et les Etats-Unis n’ont pas de réglementation spécifique sur les robotaxis ou les véhicules autonomes de niveau 4 d’autonomie, explique Benazouz Bradai, directeur R&I véhicules autonomes chez Valeo. Ils valident une technologie par l’expérimentation et mettent en place une réglementation dans un deuxième temps. L’Europe a une approche plus prudente et réglemente d’abord». Ainsi, la Chine prépare sa réglementation sur les niveaux d’autonomie 2 et 3, alors que ces aides à la conduite sont déjà présentes sur les véhicules neufs vendus dans le pays.
La réserve de l’Europe s’explique aussi par la tolérance zéro concernant les accidents mortels qui pourraient survenir lors d’une expérimentation. Les risques pris par les constructeurs et équipementiers aux États-Unis et en Chine lors des essais ont fait des victimes. Plusieurs accidents mortels ou blessures graves sont survenus lors du déploiement de ces voitures. Ce fut le cas avec Cruise, la filiale de General Motors dédiée aux véhicules autonomes, que le géant américain de l’automobile a dû mettre sur pause en raison des montants liés aux dommages causés. Tesla a aussi été mis en cause avec son AutoPilot, ainsi que Xiaomi.
L’Allemagne, la Grande Bretagne et la Suisse vont accueillir les premiers essais de taxis autonomes grâce à une législation nationale plus souple. En France, il est indispensable de donner en amont de toute autorisation l’ensemble des données détaillées portant sur les systèmes de sécurité des véhicules, de définir les zones dans lesquelles ils circuleront, d’avertir les autorités qui gèrent la voirie. La France pourra s’inspirer de l’expérience de ses voisins lorsque les opérateurs de robots-taxis viendront frapper à sa porte.
Robots-taxis : pourquoi l’Union européenne et la France freinent des quatre fers
DÉCRYPTAGE - Alors que les robots-taxis roulent aux États-Unis et en Chine depuis plusieurs années, les essais démarreront en Europe en 2026.











