- 4 Août 2015
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- Marseille
On ne peut pas dire que les anglais soient les plus délicats dans le droit du travail et pourtant, ils n'hésitent pas !!
La Cour suprême britannique a estimé, vendredi 19 février, dans une décision très attendue, que les chauffeurs Uber pouvaient être considérés comme des employés, rejetant ainsi le recours du géant américain de réservation de voitures.
La plus haute juridiction britannique a donné tort à Uber, qui l’avait saisie après avoir perdu à deux reprises, en 2017 et 2018, devant des tribunaux. La justice aura donc donné à chaque fois raison à un groupe d’une vingtaine de chauffeurs Uber qui estimaient avoir droit au statut d’employé, compte tenu du temps passé connectés à l’application et du contrôle exercé par le groupe par exemple sur leur évaluation.
Cette décision signifie que les chauffeurs devraient avoir droit, par exemple, à un salaire minimal ou à des congés payés, ce qui pourrait chambouler le modèle économique d’Uber au Royaume-Uni et faire boule de neige pour l’ensemble des plates-formes numériques.
La société américaine a annoncé dans la foulée « respecter » la décision de la Cour suprême britannique. « Nous sommes décidés à faire plus et nous allons consulter tous nos chauffeurs en activité au Royaume-Uni pour comprendre les changements qu’ils veulent voir », a déclaré Jamie Heywood, le patron d’Uber pour l’Europe du Nord et de l’Est.
La compagnie assurait depuis le début de cette longue bataille judiciaire que les chauffeurs sont des travailleurs indépendants, choisissant leurs horaires et lieux de travail, et collaborant parfois à plusieurs applications en même temps.
Cette décision de la Cour suprême fait que les chauffeurs qui ont porté la plainte pourront se tourner vers un tribunal pour obtenir des indemnisations. Et, en théorie, d’autres chauffeurs pourront alors demander à la justice d’obtenir le statut d’employé.
La plateforme, qui n’est pas rentable à l’échelle mondiale, pourrait n’avoir d’autres choix que d’augmenter ses tarifs au Royaume-Uni, quitte à perdre des parts de marchés si ses concurrents ne sont pas soumis à ces mêmes règles.
La décision pourrait faire tache d’huile pour toutes les plateformes numériques au Royaume-Uni qui fonctionnent grâce aux travailleurs de la « gig economy » (l’économie des petits boulots). Les livreurs de la plateforme de livraisons de repas Deliveroo tentent par exemple devant la Cour d’appel de Londres de pouvoir bénéficier d’une convention collective.
De son côté, Uber explique avoir fait évoluer ses pratiques depuis le début de cette affaire. Les chauffeurs peuvent désormais choisir quand et où ils conduisent et peuvent avoir accès gratuitement à des assurances maladie, ainsi qu’à des indemnisations pour des congés parentaux. Uber promet en outre désormais qu’il entend proposer davantage de protection à ses chauffeurs, tout en maintenant le statut d’indépendants.
Le directeur général Dara Khosrowshahi a dévoilé lundi une série de propositions aux gouvernements et syndicats en Europe. La plateforme plaide pour la création d’un fonds financé par le secteur qui permettrait aux chauffeurs d’accéder à des aides et de la protection sociale, comme d’être payés pendant des congés.
Uber a pour projet de pouvoir répliquer en Europe ce qu’elle a proposé en Californie mais pourrait faire face à des recours. Cet Etat américain avait fait passer une loi qui devait forcer la plateforme à embaucher ses dizaines de milliers de chauffeurs en Californie. Mais les électeurs ont approuvé lors d’un référendum en novembre la solution formulée par Uber selon laquelle les conducteurs sont indépendants mais reçoivent des compensations.
La Cour suprême britannique considère que les chauffeurs Uber sont bien des employés
Cette décision pourrait chambouler le modèle économique d’Uber au Royaume-Uni et faire boule de neige pour l’ensemble des plates-formes numériques.
www.lemonde.fr
La Cour suprême britannique a estimé, vendredi 19 février, dans une décision très attendue, que les chauffeurs Uber pouvaient être considérés comme des employés, rejetant ainsi le recours du géant américain de réservation de voitures.
La plus haute juridiction britannique a donné tort à Uber, qui l’avait saisie après avoir perdu à deux reprises, en 2017 et 2018, devant des tribunaux. La justice aura donc donné à chaque fois raison à un groupe d’une vingtaine de chauffeurs Uber qui estimaient avoir droit au statut d’employé, compte tenu du temps passé connectés à l’application et du contrôle exercé par le groupe par exemple sur leur évaluation.
Cette décision signifie que les chauffeurs devraient avoir droit, par exemple, à un salaire minimal ou à des congés payés, ce qui pourrait chambouler le modèle économique d’Uber au Royaume-Uni et faire boule de neige pour l’ensemble des plates-formes numériques.
La société américaine a annoncé dans la foulée « respecter » la décision de la Cour suprême britannique. « Nous sommes décidés à faire plus et nous allons consulter tous nos chauffeurs en activité au Royaume-Uni pour comprendre les changements qu’ils veulent voir », a déclaré Jamie Heywood, le patron d’Uber pour l’Europe du Nord et de l’Est.
La compagnie assurait depuis le début de cette longue bataille judiciaire que les chauffeurs sont des travailleurs indépendants, choisissant leurs horaires et lieux de travail, et collaborant parfois à plusieurs applications en même temps.
Cette décision de la Cour suprême fait que les chauffeurs qui ont porté la plainte pourront se tourner vers un tribunal pour obtenir des indemnisations. Et, en théorie, d’autres chauffeurs pourront alors demander à la justice d’obtenir le statut d’employé.
La plateforme, qui n’est pas rentable à l’échelle mondiale, pourrait n’avoir d’autres choix que d’augmenter ses tarifs au Royaume-Uni, quitte à perdre des parts de marchés si ses concurrents ne sont pas soumis à ces mêmes règles.
La décision pourrait faire tache d’huile pour toutes les plateformes numériques au Royaume-Uni qui fonctionnent grâce aux travailleurs de la « gig economy » (l’économie des petits boulots). Les livreurs de la plateforme de livraisons de repas Deliveroo tentent par exemple devant la Cour d’appel de Londres de pouvoir bénéficier d’une convention collective.
De son côté, Uber explique avoir fait évoluer ses pratiques depuis le début de cette affaire. Les chauffeurs peuvent désormais choisir quand et où ils conduisent et peuvent avoir accès gratuitement à des assurances maladie, ainsi qu’à des indemnisations pour des congés parentaux. Uber promet en outre désormais qu’il entend proposer davantage de protection à ses chauffeurs, tout en maintenant le statut d’indépendants.
Le directeur général Dara Khosrowshahi a dévoilé lundi une série de propositions aux gouvernements et syndicats en Europe. La plateforme plaide pour la création d’un fonds financé par le secteur qui permettrait aux chauffeurs d’accéder à des aides et de la protection sociale, comme d’être payés pendant des congés.
Uber a pour projet de pouvoir répliquer en Europe ce qu’elle a proposé en Californie mais pourrait faire face à des recours. Cet Etat américain avait fait passer une loi qui devait forcer la plateforme à embaucher ses dizaines de milliers de chauffeurs en Californie. Mais les électeurs ont approuvé lors d’un référendum en novembre la solution formulée par Uber selon laquelle les conducteurs sont indépendants mais reçoivent des compensations.