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Info Un « immense gâchis » : retour sur la fin brutale du projet de taxis volants d'Uber


Info Un « immense gâchis » : retour sur la fin brutale du projet de taxis volants d'Uber


AZF

La passion du VTC
PREMIUM
MODO
VTC
14 Décembre 2016
5 695
5 987
Localité
Paris
Véhicule
Toyota Prius 4
François Sillion dirigeait l’Advanced Technologies Center du géant américain à Paris. Mais son équipe a été remerciée à la suite de l’abandon du programme Elevate sur les taxis volants.

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Il y a un an, François Sillion nous faisait visiter les locaux flambants neufs de son Advanced Technologies Center à Paris. Des bureaux sur-mesure pour accueillir la petite équipe de chercheurs chargée de développer des outils logiciels pour le service de taxis volants Uber Air.
Mais l’aventure s’est arrêtée net dès le mois de décembre dernier. Frappé par la pandémie, Uber a dû faire des choix. Après des licenciements intervenus dès le printemps 2020, il a mis fin à ses entités les plus hypothétiques. Exit la division voiture autonome, revendue à Aurora, et au revoir Uber Air.
« Uber a eu la volonté de se repositionner sur son cœur stratégique d'activité : les VTC et la livraison, sachant le secteur des VTC est très impacté par la pandémie puisque les déplacements sont limités », nous expliquait Rym Saker, la directrice de la communication d’Uber en France.
La décision a alors été prise de vendre l’entité Uber Elevate à la start-up Joby Aviation. Le centre parisien a été aussitôt fermé et ses neuf salariés ont fait l’objet d’un licenciement économique.
« Uber a pris la décision d'externaliser les paris d'avenir comme Jump, les voitures autonomes ou Uber Elevate. On ne peut que regretter que la société ait cru devoir abandonner sa vision technologique et son activité de recherche pour satisfaire à priori à une logique seulement financière de court terme », témoigne François Sillion.
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Une partie de l'équipe du centre de recherche parisien lors de notre visite en mars 2020.

Une « immense frustration » pour l'équipe
Après 25 ans passés au service d’instituts publics comme le CNRS ou l’INRIA (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique), dont il a été le PDG par intérim, ce spécialiste de la vision par ordinateur avait rejoint Uber avec la satisfaction de se frotter enfin au milieu de l’entreprise. Il rêvait de voir se concrétiser ses travaux. Mais le couperet est tombé trop tôt, sans qu’il ait pu aller au bout des chantiers initiés.
« Fermer notre centre un an et demi seulement après son lancement, c’est un immense gâchis. J’ai recruté 12 personnes venant de pays différents dont certaines avaient quitté de très bonnes situations. Il y avait trois doctorants qui avaient commencé leurs travaux. Nous avions multiplié les partenariats et les conventions avec le milieu académique et l’industrie européenne et même une chaire avec Polytechnique », énumère avec tristesse François Sillion.
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Dans les locaux de l'ancien centre de recherche d'Uber à Paris.

L'impossibilité de poursuivre le projet
« Nous avons réfléchi à être racheté ou reprendre l’activité nous-même. Mais Uber n'a montré aucun intérêt et n'a rien fait pour rendre cela possible, refusant par exemple d'analyser la situation de propriétés intellectuelles. Quant aux perspectives de reclassement, elles n’étaient pas vraiment sérieuses », glisse-t-il. « La seule chose que nous espérons maintenant, c’est pouvoir publier quand même nos résultats de recherche. Mais cela n’est pas évident. Lorsque l’on soumet des articles à des revues scientifiques, il faut pouvoir apporter des compléments lorsque les rapporteurs le demandent. Or, le centre a été fermé brutalement sans nous laisser accès aux codes, données et outils de calcul nécessaires au code. On peut supposer que c'est la structure aux USA qui va pouvoir en bénéficier ».
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Uber - Une voiture autonome d'Uber.

Les ambitions futures d'Uber pour les taxis volants ne sont pas toutes enterrées.
Uber reste une plate-forme de mobilité multimodale qui pourra intégrer plus tard des e-VTOL », confirme Rym Saker.
Malgré tout, il s'agit bien d'arrêter la recherche en interne dans ce domaine. La priorité d'Uber se trouve désormais ailleurs.
« Nous diversifions les services proposés. Après la livraison des repas, Uber Eats s'est étendu à l'épicerie, aux boissons alcoolisés ou aux fleurs en France, à la pharmacie aux Etats-Unis. Notre stratégie, c'est le Go and Get. Le Go pour la mobilité, et le Get pour ce qui vient jusque chez l'utilisateur », ajoute la porte-parole d’Uber.
 




Hichem93

Zoneur Reconnu
VTC
BOLT
UBER
3 Juin 2018
758
1 037
Localité
Paris
Véhicule
Prius +
Pour info j'ai eu le privilège de discuter pendant une course aéroport il y a de cela 2 ans environ avec le gars qui est assis entre les 2 hommes sur la table ronde dans la deuxième photo.

Un mec super intéressant qui venait d'Amérique et très humble je suis un peu dégoûtée pour lui que ça s'arrête mais bon c'est ça les métiers du high tech ça monte vite et ça chute aussi vite.
 


Pascal78600

Zoneur Averti
VTC
BOLT
HEETCH
ALLOCAB
31 Janvier 2017
1 151
1 752
Localité
Paris
Véhicule
Toyota RAV4 IV
Leurs efforts n'auront pas été vains. Ils auront fait monter l'action Uber et participé à son budget com'.
Mais c'est dommage de prendre des gens compétents pour ça.
 
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