A Aubervilliers, des chauffeurs en colère bloquent le centre d’accueil d’Uber
19 novembre 2019
Depuis lundi, des dizaines de chauffeurs VTC se relaient au centre d’accueil de la société américaine. Ils dénoncent des « suspensions abusives » de leur accès à l’application, les empêchant de continuer à travailler.
C’est l’un des principaux points d’accueil des chauffeurs Uber en Ile-de-France. Depuis lundi après-midi, plusieurs dizaines d’entre-eux se relaient pour bloquer l’entrée de cet espace situé au 2e étage du Fashion Center, à Aubervilliers. Il permet aux chauffeurs de s’inscrire dans l’entreprise et de s’occuper de diverses démarches administratives.
Il a été fermé par la société pour, officiellement, « assurer la sécurité des équipes et de tous les chauffeurs », explique-t-elle. Car devant la porte, ces derniers se disent révoltés. Ces dernières semaines, beaucoup auraient été « suspendus » par Uber après des annulations de course jugées trop fréquentes. Et ne peuvent donc plus travailler, temporairement, pour l’application.
« On travaille à l’aveugle, on perd de l’argent… »
Sauf que ces chauffeurs rappellent… qu’ils ne savent jamais où vont les clients avant d’accepter les courses. « L’application nous dit juste si elle se trouve à deux, trois km… explique Florence, 49 ans, chez Uber depuis deux ans. On travaille à l’aveugle, on perd de l’argent. »
« Les clients ne se rendent pas compte et nous envoient vers des zones où il est interdit de circuler – par exemple les zones Paris Respire, piétonnes le week-end – explique Sid, un autre chauffeur. Ou nous attendent dans des voies de bus où nous ne pouvons pas aller car nous risquons des amendes par vidéoverbalisation. Alors, on n’a pas d’autre choix que de refuser ces courses ! »
Le blocage va se poursuivre
Sur ces sujets, Uber indique « avoir mis en œuvre toutes les ressources nécessaires pour étudier les demandes […] Nous continuons à dialoguer avec les chauffeurs pour comprendre leurs attentes et leur assurer une expérience fluide sur notre application. »
Des groupes ont décidé de se relayer à Aubervilliers « tous les jours », entre 10 heures et 18 heures, « jusqu’à ce que Uber se mette en règle avec la loi, et nous indique quelle est la destination du client avant l’acceptation de la course », prévient Ali Lemmouchi, représentant CFDT. Les chauffeurs menacent également de « bloquer les autres sites » de la société en Ile-de-France.
A Aubervilliers, des chauffeurs en colère bloquent le centre d’accueil d’Uber