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Info Qui imagine le Général de Gaulle négocier avec UBER ?


Info Qui imagine le Général de Gaulle négocier avec UBER ?


AZF

La passion du VTC
PREMIUM
MODO
VTC
14 Décembre 2016
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Localité
Paris
Véhicule
Toyota Prius 4
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Les communications récentes de deux Ministres en matière de sécurité publique et plus précisément de « protection des femmes » dans le secteur du transport public particulier de personnes interrogent et font polémique. Jeudi 26 Novembre, une charte « pour la protection des femmes » était signée entre l’Etat et six plateformes VTC. Ce qui interroge et choque une partie de l’opinion publique, c’est le souvenir ravivé de viols et agressions sexuelles rapportés sur les réseaux sociaux à la faveur du hashtag « #UberCestOver » un an plus tôt, quasiment jour pour jour par des passagères victimes précisément de chauffeurs VTC.
Osons l’écrire : le seul fait de signer une simple « charte », catalogue de bonnes intentions ou autres bonnes pratiques poursuivant des « objectifs » s’apparente en matière de sécurité publique à un abandon d’une mission régalienne de l’Etat.
Car au fond quelle en est la valeur juridique ? Quelle en sera la portée réelle dans les faits pour les femmes clientes des plateformes VTC ? A-t-on prévu au-delà de la communication du moment un dispositif d’évaluation de l’efficacité de la charte en question sur la durée ?

La sécurité publique concerne au premier chef l’Etat qui est censé la garantir à ses citoyennes et ses citoyens. C’est donc de la souveraineté de l’Etat dont il s’agit ici, de sa capacité à faire régner l’ordre public sur son territoire, de garantir la sécurité à toute personne confiant sa vie et ses valeurs le temps d’un trajet à un chauffeur inconnu normalement réputé professionnel, au casier judiciaire vierge, contrôlé et contrôlable.

Dans les faits, chaque jour de très nombreux clients utilisent les services de faux chauffeurs de vtc voire de taxis clandestins pour certains complices d'individus pratiquant le racolage, sans compter ceux des chauffeurs en défaut d’assurance ou de permis de conduire. Qui n'a pas été un jour témoin aux aérogares du manège sans cesse renouvelé des racoleurs et de leurs complices pour certains chauffeurs clandestins ? Qui n'a pas décelé in extremis une arnaque lors d'une négociation d'un prix forfaitaire dans l'habitacle d'un véhicule ?

Plus inquiétant, le T3P est également un secteur d’activité utilisé pour pratiquer le blanchiment, le transport de produits stupéfiants, et le financement occulte par l’utilisation de comptes bancaires off-shore. Rappelons que la CGT Taxi du Rhône dès 2014 avait apporté la preuve d’une inscription d’un chauffeur sur la plateforme UBER percevant le produit de ses courses sur un compte bancaire domicilié en Tunisie, alors qu’il bénéficiait dans le même temps des indemnités de retour à l’emploi en France…

Ce n’est donc pas d’une charte dont les citoyennes et les citoyens contribuables de ce pays par ailleurs clients des plateformes ont besoin. Mais d’un Etat performant, à la page des nouvelles technologies, respecté, fixant les règles par la Loi, les décrets et veillant à leurs bonnes applications dans les faits.
Or, on ne peut efficacement lutter contre les dérives du numérique sans la mise en place d’un outil numérique pour l’Etat. Sur de nombreuses plateformes de transport sévissent ces fameux faux chauffeurs, ayant parfois usurpé une identité pour exercer leurs méfaits répétés en toute impunité. En somme, le bouton rouge proposé récemment dans la charte des applications des plateformes VTC ne sera d’aucune utilité face au chauffeur « Paul Bismuth » par exemple, pour reprendre un cas d’usurpation d’identité désormais célèbre. Rappelons que la Police Nationale a démantelé un trafic de fausses cartes professionnelles de chauffeurs à Aubervilliers il y a quelques années déjà.

En toute logique, il conviendrait donc que l’Etat se ré-approprie sa souveraineté, en créant une plateforme de contrôle intermédiaire entre les sources émettrices des documents exigibles dont il vérifiera l'authenticité et les plateformes privées, opérateurs de transport.
Cette plateforme de contrôle du T3P, (PCT3P) fonctionnerait en temps réel 24/7 H24, substituant au contrôle annuel tel que l’exige le décret 1036 du 26 Novembre 2018, un contrôle continu beaucoup plus efficace. Car si un chauffeur n’ayant plus qu’un point sur son permis de conduire s’inscrit à telle ou telle plateforme tel jour de l’année, quelle garantie auront les clients que son permis ne sera pas invalidé le lendemain même du fait d’une infraction commise entre temps ?

Pour mémoire, rappelons que le décret 1036 en question demande à toute plateforme du T3P de vérifier physiquement quatre documents pour chaque chauffeur avant la transmission de la première course :

- la validité du permis de conduire ;

- la carte professionnelle de chauffeur ( taxi ou VTC) ;

- le certificat d’assurance du véhicule de transport ;

- le certificat d’assurance responsabilité civile passager transporté du chauffeur.

Si l’intention est bonne, elle est cependant discutable car quel pouvoir ont les plateformes pour vérifier l’authenticité des documents d’une part, et leur validité d’autre part ? La vérification d’un permis de conduire relève d’un pouvoir qui n’est concédé qu’aux seules forces de l’ordre. Nous voilà revenu à l’une des missions régaliennes de l’Etat.

C’est donc à l’Etat via sa plateforme de contrôle de se connecter au fichier national des permis de conduire et de solliciter à fréquence régulière une mise à jour des 80 000 permis de conduire des chauffeurs de taxi et de vtc pour en consulter le solde de points.

C’est aussi à l’Etat de se connecter aux fichiers de l’imprimerie nationale, l’agence nationale des titres sécurisés (ANTS) pour authentifier les certificats professionnels délivrés par les Préfectures.

C’est toujours à l’Etat ou à un tiers de confiance de se connecter au groupement d’intérêt économique des compagnies d’assurance afin de vérifier la validité des polices des chauffeurs. Les compagnies d’assurance ont créé ce groupement pour lutter plus efficacement contre le vol de véhicules. Pourquoi donc ne vérifierait-on pas par les données des polices souscrites par les chauffeurs via ce GIE ?

Reste la question du financement de l'investissement et du fonctionnement de l'outil, dont l'assiette est répartie sur 80 000 chauffeurs. Un rapide calcul permet d'imaginer qu'une taxe modique annuelle de quelques dizaines d'euros y parviendrait. Reste donc la question de la volonté politique, de l'agenda parlementaire, de la promulgation d'une Loi et de ses décrets et de la rédaction d'un appel d'offres pour la concrétisation de la réalisation de cette plateforme de contrôle. Ajoutons que le plan de relance prévoit des fonds alloués à l'Etat pour des projets à réaliser dans le cadre de sa modernisation. Les planètes seraient-elles alignées ?

Doté de cet outil numérique puissant restaurant sa souveraineté, l’Etat serait en capacité de transmettre des alertes sans délai aux plateformes privées de transport public, dont il conviendrait de soumettre par la Loi, l’obligation de connexion afin d’y recevoir précisément ces alertes. A chacun son job :

L’Etat garantit la validité des documents et la capacité à transporter des chauffeurs.

Les plateformes organisent et veillent à leur mission de service de transport en fonction des alertes transmises.


Chacune des parties y gagnerait : éditeurs de plateformes, chauffeurs professionnels irréprochables, syndicats professionnels de chauffeurs, citoyens, clients et pouvoirs publics. Le principe simple du « feu vert / feu rouge » en cas de défaut de tout ou partie des quatre documents fournis sous forme d’alerte à toutes les plateformes permettrait d’invalider la capacité à transmettre une course aux chauffeurs concernés, parfois inscrits et connectés à plusieurs plateformes ou centrales de dispatch.

Mais pour parachever cette plateforme et la rendre efficace en temps réel sur le terrain, il faut y connecter les forces de l’ordre. Car sans capacité de contrôle, il n’y a pas de respect de la Loi garanti. Policiers et Gendarmes disposeraient donc d’une application de contrôle sur leurs outils respectifs de mobilité « NeoGen » pour la Gendarmerie et « Neo » pour la Police déployés depuis 2018. Ainsi lors d’un simple contrôle routier, Police et Gendarmerie pourraient aisément vérifier la validité des documents exigibles dans le cadre légal sans formation particulière, associés à l’identité du chauffeur.

En cette année mémorielle célébrant le cinquantième anniversaire de la disparition du Général de Gaulle, on est tenté de mesurer à quel point le monde a changé. A son époque, ni internet, ni le smartphone, pas même la notion de plateforme numérique rassemblant des chauffeurs VTC n’existaient. En revanche, la question de la souveraineté nationale, le service de l'intérêt général prédominaient. Nul ne saurait imaginer davantage deux de ses Ministres, encore moins le Général lui-même négocier la signature d’une « charte de protection des femmes » avec UBER et sa « réputation sulfureuse » en la matière. En décembre 2019, UBER a reconnu six mille agressions sexuelles aux Etats Unis en deux ans. Alors qu’il s’adressait à Jean Foyer, le Général de Gaulle rappelait :

« Souvenez vous de ceci : Il y a d’abord la France, ensuite l’Etat, autant que les intérêts majeurs des deux sont sauvegardés, le droit ». En effet, le monde a changé...
 


Natan

Personne n'est parfait !
HEETCH
11 Septembre 2019
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Paris
La différence est que De Gaulle avait quitté la France, et Uber non 🥳
 
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driverzonard

Le petit colibri : « Je fais ma part »
PREMIUM
VTC
UBER
12 Décembre 2019
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Paris
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Toyota Prius
Ce qui interroge et choque une partie de l’opinion publique, c’est le souvenir ravivé de viols et agressions sexuelles rapportés sur les réseaux sociaux à la faveur du hashtag « #UberCestOver » un an plus tôt, quasiment jour pour jour par des passagères victimes précisément de chauffeurs VTC.
Ce qui m’interroge et me choque, c’est qu’en France une femme meurt sous les coups de son compagnon tous les 2 jours 🙏🏽🙏🏽

Voilà un vrai problème que les politiques de tous bords et la société dans son ensemble n’ont pas réussi à endiguer 😥

J’ai l’impression que pour masquer cet échec et se donner bonne conscience, la classe politique braque les projecteurs sur un problème parallèle 🙄

Par cet écran de fumée, elle distrait une population et veut lui donne le sentiment que le gouvernement s’évertue à accomplir ses missions 🤥

Cet article est très orienté, mais vu le profil de l’auteur et sa proximité avec les TAXIS, je ne suis pas du tout surpris. Il s’agit juste d’un conflit d’intérêt et il n’en est pas à son coup d’essai...
🤷🏽‍♂️🤷🏽‍♂️🤷🏽‍♂️
 
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