- 14 Décembre 2016
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- 6 093
- Localité
- Paris
- Véhicule
- Toyota Prius 4
Couvre-feu : des conséquences variables à prévoir dans les transports
Si les transports en commun transportent le plus gros de leur clientèle avant l'heure fatidique de 21 heures, les taxis et VTC, déjà très lourdement pénalisés par la crise, ont sans doute plus à perdre avec le couvre-feu. Quant au transport aérien, lui aussi n'avait pas besoin de cela.
Hors période de crise, 10 millions de Français se déplacent quotidiennement en transport public, dont une part très importante en Ile-de-France et dans les huit métropoles visées par le couvre-feu. Mais le trafic nocturne n'est qu'une part mineure de l'activité, surtout dans la période actuelle de « deuxième vague ».
RATP : trafic normal pour commencer
Jeudi matin, la Régie des transports parisiens était en train de discuter avec son autorité organisatrice, Ile-de-France Mobilités (IDFM), d'éventuels « recalages » des horaires - par exemple pour déplacer une partie de l'offre nocturne avant l'heure fatidique de 21 heures. Mais dans l'immédiat, le plan de transport ne variera pas, a assuré Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France au micro de RTL : « Nous allons évidemment maintenir tous les transports ouverts parce que malgré le couvre-feu il y aura beaucoup de Français qui vont se rendre au travail, des gens qui travaillent la nuit […] ne serait-ce que les personnels soignants […] Après, nous apprécierons en fonction de la fréquentation, de la jauge, et des impératifs du couvre-feu comment nous adaptons le service. »
Quand bien même le trafic s'effondre dans la période du couvre-feu, l'impact sur les finances de la RATP devrait être limité, étant donné l'importance des abonnements Navigo (mensuels ou annuels) comparés aux voyages payés à l'unité, qui eux reflètent mieux la conjoncture.
La SNCF maintient son programme vacances
Conformément aux assurances du Président de la République, qui soulignait dans sa déclaration que les transports continueraient à rouler normalement, la SNCF applique son programme sans modifications particulière. Selon un communiqué, « SNCF Voyageurs confirme que les TGV (Inoui et Ouigo), Intercités, trains internationaux et trains régionaux circuleront tous comme prévu en ce week-end du 16, au 18 octobre, ainsi que pendant l'ensemble des vacances de la Toussaint, pendant lesquelles plus de 5 millions de voyageurs sont attendus à bord des trains longue distance ».
En conséquence, l'ensemble des gares françaises resteront ouvertes comme d'habitude, même après 21 heures, selon un porte-parole. L'entreprise avait précédemment affiché sa décision de déprogrammer un certain nombre de TGV (-5 % environ), mais hors vacances scolaires et pour des raisons qui tiennent à la faiblesse persistante des réservations, gage de pertes d'exploitation.
Taxis, VTC : le marasme se prolonge
L'annonce du couvre-feu pour quatre voire six semaines décale à beaucoup plus tard l'espoir d'un retour à la normale pour les taxis comme les VTC travaillant dans les grandes villes concernées. Pour la plupart des indépendants dont beaucoup sont entrés dans une spirale de précarité.
Chez les taxis, le modèle économique sera plus fragilisé que jamais. Déjà pénalisés dans la journée par la chute sans précédent du tourisme, les annulations de rencontres professionnelles et les déjeuners d'affaires, ceux-ci vont désormais perdre tous les clients tentés par une sortie vespérale. « Sur nos 9.000 chauffeurs affiliés, ceux qui travaillent sur le créneau 21h/6 h sont 1.500 en semaine, et 1.000 le week-end », selon Nicolas Rousselet, PDG des taxis G7 , qui prédit que beaucoup d'entre eux vont demander l'aide publique de 1.500 euros par mois plutôt que basculer sur des horaires de jour.
Côté VTC, les clients d'Uber, tentés par l'appli aux 30.000 chauffeurs affiliés, seront prévenus des risques encourus : « Un message apparaîtra directement dans l'application pour rappeler que les déplacements non essentiels sont interdits », détaille le géant américain, ouvertement solidaire des mesures gouvernementales. Alors que ses chauffeurs affiliés avaient retrouvé un niveau moyen d'activité de 70 % de la normale avant la nouvelle annonce élyséenne, Uber « s'attend clairement à un impact lors des semaines à venir », lui-même difficile à quantifier à l'avance.
Transport aérien : probable impact supplémentaire
Les aéroports situés dans les zones soumises au couvre-feu, dont Roissy-CDG, Orly, Lyon, Marseille et Toulouse, devraient pouvoir continuer à fonctionner après 21h. Du moins ceux affichant des vols dans cette tranche horaire. Les transports publics permettant de rejoindre ces aéroports devraient également continuer à rouler. Cependant, les passagers se rendant dans ces aéroports devront justifier leur déplacement, selon des modalités qui restent à préciser. Un billet d'avion ou de train après 21h « vaudra dérogation au couvre-feu », a indiqué jeudi le Premier ministre, Jean Castex, lors d'une conférence de presse. « Si vous avez un train ou un avion qui arrive ou qui part après 21h, il faudra le cas échéant pouvoir montrer votre billet si vous êtes contrôlé », a-t-il expliqué.
A moyen terme, cette mesure risque toutefois d'avoir un impact sur le trafic aérien et le tourisme en France, déjà au fond du trou, y compris hors des heures de couvre-feu. Les quelques touristes qui subsistent à Paris ne seront pas incités à venir. D'autant que la plupart des compagnies aériennes, dont Air France, offrent à leurs clients la possibilité d'annuler ou de reporter leur voyage sans frais. Comme la SNCF.
Si les transports en commun transportent le plus gros de leur clientèle avant l'heure fatidique de 21 heures, les taxis et VTC, déjà très lourdement pénalisés par la crise, ont sans doute plus à perdre avec le couvre-feu. Quant au transport aérien, lui aussi n'avait pas besoin de cela.
Hors période de crise, 10 millions de Français se déplacent quotidiennement en transport public, dont une part très importante en Ile-de-France et dans les huit métropoles visées par le couvre-feu. Mais le trafic nocturne n'est qu'une part mineure de l'activité, surtout dans la période actuelle de « deuxième vague ».
RATP : trafic normal pour commencer
Jeudi matin, la Régie des transports parisiens était en train de discuter avec son autorité organisatrice, Ile-de-France Mobilités (IDFM), d'éventuels « recalages » des horaires - par exemple pour déplacer une partie de l'offre nocturne avant l'heure fatidique de 21 heures. Mais dans l'immédiat, le plan de transport ne variera pas, a assuré Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France au micro de RTL : « Nous allons évidemment maintenir tous les transports ouverts parce que malgré le couvre-feu il y aura beaucoup de Français qui vont se rendre au travail, des gens qui travaillent la nuit […] ne serait-ce que les personnels soignants […] Après, nous apprécierons en fonction de la fréquentation, de la jauge, et des impératifs du couvre-feu comment nous adaptons le service. »
Quand bien même le trafic s'effondre dans la période du couvre-feu, l'impact sur les finances de la RATP devrait être limité, étant donné l'importance des abonnements Navigo (mensuels ou annuels) comparés aux voyages payés à l'unité, qui eux reflètent mieux la conjoncture.
La SNCF maintient son programme vacances
Conformément aux assurances du Président de la République, qui soulignait dans sa déclaration que les transports continueraient à rouler normalement, la SNCF applique son programme sans modifications particulière. Selon un communiqué, « SNCF Voyageurs confirme que les TGV (Inoui et Ouigo), Intercités, trains internationaux et trains régionaux circuleront tous comme prévu en ce week-end du 16, au 18 octobre, ainsi que pendant l'ensemble des vacances de la Toussaint, pendant lesquelles plus de 5 millions de voyageurs sont attendus à bord des trains longue distance ».
En conséquence, l'ensemble des gares françaises resteront ouvertes comme d'habitude, même après 21 heures, selon un porte-parole. L'entreprise avait précédemment affiché sa décision de déprogrammer un certain nombre de TGV (-5 % environ), mais hors vacances scolaires et pour des raisons qui tiennent à la faiblesse persistante des réservations, gage de pertes d'exploitation.
Taxis, VTC : le marasme se prolonge
L'annonce du couvre-feu pour quatre voire six semaines décale à beaucoup plus tard l'espoir d'un retour à la normale pour les taxis comme les VTC travaillant dans les grandes villes concernées. Pour la plupart des indépendants dont beaucoup sont entrés dans une spirale de précarité.
Chez les taxis, le modèle économique sera plus fragilisé que jamais. Déjà pénalisés dans la journée par la chute sans précédent du tourisme, les annulations de rencontres professionnelles et les déjeuners d'affaires, ceux-ci vont désormais perdre tous les clients tentés par une sortie vespérale. « Sur nos 9.000 chauffeurs affiliés, ceux qui travaillent sur le créneau 21h/6 h sont 1.500 en semaine, et 1.000 le week-end », selon Nicolas Rousselet, PDG des taxis G7 , qui prédit que beaucoup d'entre eux vont demander l'aide publique de 1.500 euros par mois plutôt que basculer sur des horaires de jour.
Côté VTC, les clients d'Uber, tentés par l'appli aux 30.000 chauffeurs affiliés, seront prévenus des risques encourus : « Un message apparaîtra directement dans l'application pour rappeler que les déplacements non essentiels sont interdits », détaille le géant américain, ouvertement solidaire des mesures gouvernementales. Alors que ses chauffeurs affiliés avaient retrouvé un niveau moyen d'activité de 70 % de la normale avant la nouvelle annonce élyséenne, Uber « s'attend clairement à un impact lors des semaines à venir », lui-même difficile à quantifier à l'avance.
Transport aérien : probable impact supplémentaire
Les aéroports situés dans les zones soumises au couvre-feu, dont Roissy-CDG, Orly, Lyon, Marseille et Toulouse, devraient pouvoir continuer à fonctionner après 21h. Du moins ceux affichant des vols dans cette tranche horaire. Les transports publics permettant de rejoindre ces aéroports devraient également continuer à rouler. Cependant, les passagers se rendant dans ces aéroports devront justifier leur déplacement, selon des modalités qui restent à préciser. Un billet d'avion ou de train après 21h « vaudra dérogation au couvre-feu », a indiqué jeudi le Premier ministre, Jean Castex, lors d'une conférence de presse. « Si vous avez un train ou un avion qui arrive ou qui part après 21h, il faudra le cas échéant pouvoir montrer votre billet si vous êtes contrôlé », a-t-il expliqué.
A moyen terme, cette mesure risque toutefois d'avoir un impact sur le trafic aérien et le tourisme en France, déjà au fond du trou, y compris hors des heures de couvre-feu. Les quelques touristes qui subsistent à Paris ne seront pas incités à venir. D'autant que la plupart des compagnies aériennes, dont Air France, offrent à leurs clients la possibilité d'annuler ou de reporter leur voyage sans frais. Comme la SNCF.
Couvre-feu : des conséquences variables à prévoir dans les transports
Si les transports en commun transportent le plus gros de leur clientèle avant l'heure fatidique de 21 heures, les taxis et VTC, déjà très lourdement pénalisés par la crise, ont sans doute plus à perdre avec le couvre-feu. Quant au transport aérien, lui aussi n'avait pas besoin de cela.
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