- 14 Décembre 2016
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- Localité
- Paris
- Véhicule
- Toyota Prius 4
L’application Uber a au fil du temps intégré des mécanismes de récompense pour inciter ses conducteurs à être plus productifs. Une dernière mise à jour leur propose de débloquer des niveaux pour obtenir des avantages, à la manière de mécanismes bien connus dans les jeux vidéo.
Dans les plus grandes métropoles, ils arrivent bien souvent à leur point de rendez-vous en moins de cinq minutes. Au fil de la journée, les chauffeurs Uber, qui officient en tant qu'auto-entrepreneurs, enchaînent les courses pour s'assurer un complément de revenus ou un véritable salaire.
Depuis le 1er juillet, une partie des 28 000 chauffeurs Uber de France fait, sans forcément s'en rendre compte, l'objet d'une expérience psychologique.
Du jour au lendemain, Uber Driver, cette application qui les guide et les met en relation avec leurs passagers, s'est affublée d'une jauge orangée et d'un compteur de clients.
"Plus j'accepte de courses, plus la jauge monte", explique Johan, conducteur VTC expérimenté, dont l'écran affiche 268 points ce vendredi d'août. L'intérêt ? Plus que 32 courses et ce Parisien intégrera automatiquement une toute nouvelle classe de chauffeurs : ceux qui ont débloqué le statut "Gold".
Faut-il y voir une promotion ? L'avènement d'un modèle méritocratique ? En échange de leur zèle, les autoentrepreneurs qui roulent pour Uber déverrouillent désormais différents niveaux, ainsi qu'ils le feraient sur Candy Crush : Gold (300 courses), Platinum (700) et Diamond (1000), et, avec eux, des avantages pécuniaires et en nature.
"C'est vicieux. Ça m'incite à prendre un maximum de clients", grince ce trentenaire. Pour l'heure en phase pilote en France, mais déjà adoptée aux Etats-Unis, cette mise à jour bouscule du tout au tout la manière dont la licorne de la Silicon Valley gérait jusqu'à présent sa flottille de VTC
Sur l'application qu'ils utilisent, apparaissent les noms des passagers à venir récupérer, mais aussi des incitations à réaliser toujours plus de prestations.
Ces dernières ont pris une nouvelle forme en France depuis le 1er juillet, fait remarquer L'Express. Uber Driver - l'application d'Uber destinée aux chauffeurs - intègre désormais un compteur de clients.
L'application reprend des mécanismes très connus dans les jeux vidéo pour susciter l'addiction, une technique connue sous le nom de gamification.
Il s'agit cette fois-ci de déverrouiller des niveaux en fonction du nombre de courses. 300 courses permettent d'atteindre le niveau "Gold", contre 700 pour le "Platinum" et 1.000 pour le "Diamond".
Une gamification à tous les étages
A ces progrès dans l'application sont associés des avantages financiers. Plus un chauffeur atteint un niveau confirmé, plus la commission prélevée sur ses courses est faible. Et la différence peut s'avérer importante. Alors que la commission initiale est de 25%, celle déduite des chauffeurs ayant dépassé le seuil "Platinum" n'est plus que de 16%, contre 12% pour les conducteurs estampillés "Diamond".
Des avantages en nature, tels que des réductions chez des garagistes partenaires ou des accès prioritaires aux aéroports - aux dépens des chauffeurs moins assidus - sont octroyés.
Uber veille néanmoins au grain et d'autres conditions doivent être remplies pour recevoir ces récompenses. Les chauffeurs se doivent ainsi de faire valoir un taux d'annulation inférieur à 5%.
Cette option leur garantit pourtant de garder une certaine liberté par rapport aux exigences des clients, et de refuser des courses a priori peu rémunératrices. Mais pour Uber, la satisfaction des consommateurs, qui pourraient se retrouver irrités par plusieurs refus successifs, reste prioritaire.
La mise à jour de juillet, baptisée Uber Pro, vise officiellement à offrir plus d'avantages aux chauffeurs et à augmenter leur revenu moyen par course. Pour rappel, le revenu net mensuel d'un chauffeur Uber est de 1.617 euros.
Hormis la garantie de gagner davantage d'argent, au prix de trajets supplémentaires, les efforts des chauffeurs ne sont couronnés d'aucune victoire finale. Tous les trois mois, les compteurs sont remis à zéro et les conducteurs sont invités à gravir à nouveau les échelons.
Pour profiter du meilleur statut pendant un mois - en ayant atteint le niveau "Diamond" (1.000 courses) au bout de deux mois, un chauffeur doit réaliser en moyenne 25 courses par jour, à raison de cinq jours par semaine.
Uber est coutumier des logiciels pour améliorer la productivité de ses chauffeurs, et par conséquent, sa propre rentabilité. En mars 2017, le New York Times révélait l'existence d'un logiciel baptisé "Greyball", utilisé par les chauffeurs pour éviter d’être repérés par les autorités, dans les villes où Uber n'avait pas le droit d'exercer. La société californienne avait dans la foulée dû renoncer à cette astuce.
Quelques semaines plus tard, The Information exposait une solution de surveillance utilisée par Uber pour traquer les chauffeurs ayant recours à une application concurrente.
Statuts « Gold » ou « Diamond »: la nouvelle astuce d'Uber pour motiver ses chauffeurs
Dans les plus grandes métropoles, ils arrivent bien souvent à leur point de rendez-vous en moins de cinq minutes. Au fil de la journée, les chauffeurs Uber, qui officient en tant qu'auto-entrepreneurs, enchaînent les courses pour s'assurer un complément de revenus ou un véritable salaire.
Depuis le 1er juillet, une partie des 28 000 chauffeurs Uber de France fait, sans forcément s'en rendre compte, l'objet d'une expérience psychologique.
Du jour au lendemain, Uber Driver, cette application qui les guide et les met en relation avec leurs passagers, s'est affublée d'une jauge orangée et d'un compteur de clients.
"Plus j'accepte de courses, plus la jauge monte", explique Johan, conducteur VTC expérimenté, dont l'écran affiche 268 points ce vendredi d'août. L'intérêt ? Plus que 32 courses et ce Parisien intégrera automatiquement une toute nouvelle classe de chauffeurs : ceux qui ont débloqué le statut "Gold".
Faut-il y voir une promotion ? L'avènement d'un modèle méritocratique ? En échange de leur zèle, les autoentrepreneurs qui roulent pour Uber déverrouillent désormais différents niveaux, ainsi qu'ils le feraient sur Candy Crush : Gold (300 courses), Platinum (700) et Diamond (1000), et, avec eux, des avantages pécuniaires et en nature.
"C'est vicieux. Ça m'incite à prendre un maximum de clients", grince ce trentenaire. Pour l'heure en phase pilote en France, mais déjà adoptée aux Etats-Unis, cette mise à jour bouscule du tout au tout la manière dont la licorne de la Silicon Valley gérait jusqu'à présent sa flottille de VTC
Sur l'application qu'ils utilisent, apparaissent les noms des passagers à venir récupérer, mais aussi des incitations à réaliser toujours plus de prestations.
Ces dernières ont pris une nouvelle forme en France depuis le 1er juillet, fait remarquer L'Express. Uber Driver - l'application d'Uber destinée aux chauffeurs - intègre désormais un compteur de clients.
L'application reprend des mécanismes très connus dans les jeux vidéo pour susciter l'addiction, une technique connue sous le nom de gamification.
Il s'agit cette fois-ci de déverrouiller des niveaux en fonction du nombre de courses. 300 courses permettent d'atteindre le niveau "Gold", contre 700 pour le "Platinum" et 1.000 pour le "Diamond".
Une gamification à tous les étages
A ces progrès dans l'application sont associés des avantages financiers. Plus un chauffeur atteint un niveau confirmé, plus la commission prélevée sur ses courses est faible. Et la différence peut s'avérer importante. Alors que la commission initiale est de 25%, celle déduite des chauffeurs ayant dépassé le seuil "Platinum" n'est plus que de 16%, contre 12% pour les conducteurs estampillés "Diamond".
Des avantages en nature, tels que des réductions chez des garagistes partenaires ou des accès prioritaires aux aéroports - aux dépens des chauffeurs moins assidus - sont octroyés.
Uber veille néanmoins au grain et d'autres conditions doivent être remplies pour recevoir ces récompenses. Les chauffeurs se doivent ainsi de faire valoir un taux d'annulation inférieur à 5%.
Cette option leur garantit pourtant de garder une certaine liberté par rapport aux exigences des clients, et de refuser des courses a priori peu rémunératrices. Mais pour Uber, la satisfaction des consommateurs, qui pourraient se retrouver irrités par plusieurs refus successifs, reste prioritaire.
La mise à jour de juillet, baptisée Uber Pro, vise officiellement à offrir plus d'avantages aux chauffeurs et à augmenter leur revenu moyen par course. Pour rappel, le revenu net mensuel d'un chauffeur Uber est de 1.617 euros.
Hormis la garantie de gagner davantage d'argent, au prix de trajets supplémentaires, les efforts des chauffeurs ne sont couronnés d'aucune victoire finale. Tous les trois mois, les compteurs sont remis à zéro et les conducteurs sont invités à gravir à nouveau les échelons.
Pour profiter du meilleur statut pendant un mois - en ayant atteint le niveau "Diamond" (1.000 courses) au bout de deux mois, un chauffeur doit réaliser en moyenne 25 courses par jour, à raison de cinq jours par semaine.
Uber est coutumier des logiciels pour améliorer la productivité de ses chauffeurs, et par conséquent, sa propre rentabilité. En mars 2017, le New York Times révélait l'existence d'un logiciel baptisé "Greyball", utilisé par les chauffeurs pour éviter d’être repérés par les autorités, dans les villes où Uber n'avait pas le droit d'exercer. La société californienne avait dans la foulée dû renoncer à cette astuce.
Quelques semaines plus tard, The Information exposait une solution de surveillance utilisée par Uber pour traquer les chauffeurs ayant recours à une application concurrente.
Statuts « Gold » ou « Diamond »: la nouvelle astuce d'Uber pour motiver ses chauffeurs
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