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Info Plates-formes : rendre aux travailleurs leur indépendance


Info Plates-formes : rendre aux travailleurs leur indépendance


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La passion du VTC
PREMIUM
MODO
VTC
14 Décembre 2016
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Localité
Paris
Véhicule
Toyota Prius 4
LE CERCLE - Le salariat et le statu quo ne sont pas de bonnes solutions pour les compagnies de VTC et leurs chauffeurs. Pour Théodore Monzies, cofondateur d’Eurecab, il faut un rééquilibrage du rapport de forces entre les plates-formes et leurs travailleurs.
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Il y a quelques semaines, un séisme a ébranlé le petit monde des VTC. L’Etat de Californie a adopté une loi obligeant les entreprises Uber et Lyft à traiter leurs chauffeurs non plus comme des indépendants, mais comme des employés.
Il y a quelque chose de troublant dans cette décision. Non pas que l’on se soucie de la condition des chauffeurs, mais plutôt que l’on puisse se contenter de penser qu’il y aurait seulement deux voies possibles : d’un côté le salariat et la protection des chauffeurs, de l’autre le statu quo et leur exploitation à outrance. Car aucune de ces deux voies n’offre un futur satisfaisant.

La première
- le salariat - n’est tout simplement pas adaptée à l’économie des services à la demande. Dans le transport de personnes par exemple, les variations de demande, de temps de trajet, sont tellement fortes et imprévisibles qu’organiser un planning de chauffeurs relève du cauchemar. Deux sociétés ont essayé ce modèle : Navendis et Voitures Jaunes. Aucune d’entre elles n’est encore en vie aujourd’hui.
La seconde option
- le statu quo - n’est pas non plus envisageable. La décision de l’Etat de Californie est révélatrice d’un malaise plus profond qui touche les travailleurs œuvrant sur ces plates-formes. Ce malaise tient au décalage entre le discours commercial vantant l’indépendance et la réalité. Comment en effet affirmer que les travailleurs des plates-formes sont indépendants alors qu'ils subissent des baisses de rémunération décidées unilatéralement ? Tant que ce décalage ne sera pas réduit, le modèle actuel des plates-formes sera attaqué et alimentera le fantasme d’une humanité gouvernée par les algorithmes.

Un facilitateur

Il est donc nécessaire qu’il y ait un rééquilibrage du rapport de forces entre les plates-formes et leurs travailleurs. Ce rééquilibrage doit provenir des plates-formes elles-mêmes et non du régulateur. En effet, ce serait courir le risque d’une réglementation soit constamment en retard d’un temps par rapport à des évolutions techniques beaucoup trop rapides, soit trop contraignante -par exemple salarier tous les chauffeurs.
Aux plates-formes donc de se réinventer pour être à la hauteur des attentes de la société.

La tâche est difficile mais pas impossible : il faut rendre aux travailleurs des plates-formes leur indépendance, leur permettre d’opérer comme de vrais entrepreneurs, mais sans pour autant dégrader la qualité et la compétitivité du service offert aux clients. Pour cela, une seule solution : la plate-forme doit se positionner non plus comme un intermédiaire opaque qui décide de tout, mais comme un facilitateur qui crée les conditions afin qu’offre et demande puissent se rencontrer.

Plates-formes : rendre aux travailleurs leur indépendance
 



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