" En fait, on a tendance à voir le triptique suivant : un client (le restaurateur) fait appel au prestataire de service Uber, pour lui fournir un intermédiaire nécessaire à la tâche (le livreur). Dans ce modèle, Uber est donc le donneur d'ordre, le restaurateur le client, et le coursier l'intermédiaire commissionné. Dans ce cas, sur une course de 10 euros, Uber reverserait 7,50 euros de commission au livreur. Ainsi le livreur, lors de ces déclarations Urssaf, ne déclarerait que les 7,50 euros gagnés. Mais la magie du statut d'auto-entrepreneur qu'Uber impose change tout. Uber n'est pas le donneur d'ordre, mais est en fait l'intermédiaire commissioné qui met en relation le client (le restaurateur) avec le donneur d'ordre (le coursier). Juridiquement ça change tout. Dans ce modèle, fiscalement le coursier devient le "patron" d'Uber. La course à 10 euros est alors censée être payé par le client au coursier, et ensuite le coursier reverse 2,50 euros de commission à Uber. Le coursier étant alors considéré comme le donneur d'ordre, doit déclarer et payer les taxes sur l'ensemble du montant de la course pourtant défini par Uber, tout en incluant la commission Uber alors qu'il ne voit pourtant jamais passé cet argent dans ses comptes de société ni ne fixe jamais aucun prix. Uber facture aux clients (les restaurateurs) non pas en son nom, mais au nom de chacun des coursiers, puisqu'il les oblige à fournir un Kbis et un numéro Siret pour pouvoir travailler. En fait, littéralement, grâce au statut d'auto-entrepreneur, Uber fait payer ses taxes sur ses bénéfices par leurs coursiers. C'est même plus de l'évasion fiscale de masse, c'est carrément "On fait payer nos taxes par nos coursiers, et tout ceci de manière parfaitement légale". Franchement les avocats fiscalistes d'Uber, moi je dis chapeau. Du grand art !