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Presse Sous la menace d'une réforme du statut des chauffeurs, Uber et Lyft dégringolent à Wall Street


Presse Sous la menace d'une réforme du statut des chauffeurs, Uber et Lyft dégringolent à Wall Street


AZF

La passion du VTC
PREMIUM
MODO
VTC
14 Décembre 2016
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Localité
Paris
Véhicule
Toyota Prius 4
Les actions des deux entreprises ont été chahutées à Wall Street mardi.

Le Sénat californien devrait se prononcer de manière imminente sur le statut des chauffeurs et décider s'ils sont requalifiés en salariés ou non. Un risque majeur pour le business model des deux vedettes américaines.
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La tension est palpable à Wall Street. Les titres de Lyft et Uber se sont effondrés ce mardi, tombant à des niveaux quasiment jamais atteints.

Le premier a ainsi clôturé à 45,52 dollars, 7 % de moins qu'en début de séance mais surtout 42 % plus bas qu'au pic de fermeture du premier jour de sa cotation. Lyft est désormais valorisé 13,3 milliards de dollars. En face, son rival, Uber, a vu son action perdre 5,7 %, se négociant à 30,70 dollars. Soit 34 % de moins qu'à la fin juin, lorsqu'elle avait atteint 46,38 dollars.

Menace sur le modèle économique des VTC

Il faut dire que l'incertitude plane sur le modèle économique des deux vedettes américaines, et les investisseurs n'aiment pas ça. Le Sénat californien doit voter mardi prochain sur le projet de loi AB5. Ce texte prévoit une série de mesures qui forceraient Uber et Lyft à requalifier leurs chauffeurs en salariés.

Ce changement du statut des chauffeurs alourdirait dangereusement la facture des plateformes de VTC, qui affichent déjà des pertes à neuf chiffres.
Selon les analystes de Barclays, si Uber et Lyft étaient contraints de traiter les conducteurs californiens en employés, cela reviendrait à débourser 3.600 dollars annuels de plus par conducteur.

Soit des pertes d'exploitation annuelles supplémentaires de 500 millions de dollars pour Uber et 290 millions de dollars pour Lyft.

Dernier recours

Les deux sociétés avaient d'ailleurs prévenu dès leur document d'introduction en Bourse qu'un tel changement de statut menacerait la survie de leur activité. Ces pépites de la Silicon Valley ont donc tout essayé pour empêcher que la loi ne soit votée… jusqu'à proposer en dernier recours, le 29 août dernier, un salaire minimum de 21 dollars de l'heure, incluant aussi d'autres avantages comme des arrêts maladies et congés. Un accord que les autorités ont refusé.

La semaine dernière, l'enfant prodige de la livraison de repas DoorDash, concerné par les mêmes enjeux, s'est associé à Lyft et Uber pour affecter 90 millions de dollars dans la défense d'une autre mesure qui pourrait les exempter de la reclassification en proposant une alternative.

Enjeu politique

Cette question du statut des chauffeurs est une épine dans le pied des plateformes de VTC et de livraison. Véritable épée de Damoclès, elle est devenue de plus en plus prégnante lorsque plusieurs manifestations de chauffeurs ont émaillé les Etats-Unis, ces derniers réclamant une meilleure protection sociale et un meilleur salaire.

Des reportages et enquêtes ont aussi révélé les conditions de vie de certains d'entre eux, contraints de dormir dans leurs voitures, ou refusant de s'arrêter de travailler lorsqu'ils étaient malades.
La réforme est alors devenue un enjeu politique et se prépare en réalité depuis plus d'un an dans le « Golden state ».

A l'époque, en mai 2018, la Cour suprême de Californie s'était prononcée en faveur des travailleurs dans un dossier similaire à celui d'Uber et Lyft, concernant l'entreprise Dynamex Operations West, spécialisée dans la livraison. Le projet de loi AB5 s'inspire de cette décision.
https://www.lesechos.fr/industrie-s...er-et-lyft-degringolent-a-wall-street-1128840
 



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