- 4 Août 2015
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- Localité
- Marseille
Texte assez intéressant, lucide et éclairé sur ce job de livreurs...
Notez la partie où il parle des cadres , fashions et tous avec un macbook....
Vous remplacez Frichti par Heetch, c'est la même.... par uber..par Kapten....
Tout est beau dans les bureaux pour les jeunes cadres dynamiques sortis de Supelec ( salut @TeddyP ) ou autres, mais pour le dernier maillon de la chaine.....
Coursier à vélo, l'exploitation à la cool.
Tout commence dans un open-space de 400m² en plein Marais. Baby-foots, paniers de fruits, canapés, bar-cafétéria.
Je suis là pour une réunion d'information pour devenir coursier à vélo chez Frichti, la nouvelle start-up de livraison de repas sur Paris. Avec moi une vingtaine de mecs de mon âge, entre 20 et 35 ans. 10 noirs, 7 marrons, 3 blancs, tous plus au moins le même style : survet' Nike, sacoche, casquette, maillot de foot, doudoune.
On déambule comme une meute ébahie dans cet open-space, au milieu des employés de la boîte. Posés sur les canapés design, à moitié allongés mais pas trop, en tailleur façon yoga, d'autres jeunes de notre âge, quasiment tous blancs, tous un MacBook dernier cri en main, tous très stylés, avec les dernières fringues branchées sur le dos. Des hipsters dans toute leur splendeur, regardant passer la meute.
Nous entrons dans un bocal vitré, entassés sur des tabourets, collés les uns aux autres. Pas un verre d'eau, on attend. De l'autre côté de la porte vitrée qui se referme derrière nous, les gagnants de la transition numérique nous observent du coin de l’œil, ceux qui maîtrisent les nouveaux codes de la start-up nation, ceux qui peuvent côtoyer le baby-foot sans vraiment y jouer, ceux qui sont en France depuis plusieurs générations et qui ont pu faire des études de marketing, d'informatique ou de digital networking.
Moi je suis avec des immigrés et des fils d'immigrés, des gens qui parlent à peine français, des gens dont le marché du travail ne veut pas, des blédards.
Un formateur nous parle de Frichti, il explique à Mamadou comment dire bonjour quand il livrera sa salade de carottes rappées.
Présentez vous :
- "Mamadou Sissoko"
- "Non on dit « Bonjour je m'appelle Mamadou Sissoko, allez recommence » ".
Malaise.
..........
La suite est à lire sur FB, le texte faisait plus de 10000 caractères, impossible à mettre ici...
Notez la partie où il parle des cadres , fashions et tous avec un macbook....
Vous remplacez Frichti par Heetch, c'est la même.... par uber..par Kapten....
Tout est beau dans les bureaux pour les jeunes cadres dynamiques sortis de Supelec ( salut @TeddyP ) ou autres, mais pour le dernier maillon de la chaine.....
Coursier à vélo, l'exploitation à la cool.
Tout commence dans un open-space de 400m² en plein Marais. Baby-foots, paniers de fruits, canapés, bar-cafétéria.
Je suis là pour une réunion d'information pour devenir coursier à vélo chez Frichti, la nouvelle start-up de livraison de repas sur Paris. Avec moi une vingtaine de mecs de mon âge, entre 20 et 35 ans. 10 noirs, 7 marrons, 3 blancs, tous plus au moins le même style : survet' Nike, sacoche, casquette, maillot de foot, doudoune.
On déambule comme une meute ébahie dans cet open-space, au milieu des employés de la boîte. Posés sur les canapés design, à moitié allongés mais pas trop, en tailleur façon yoga, d'autres jeunes de notre âge, quasiment tous blancs, tous un MacBook dernier cri en main, tous très stylés, avec les dernières fringues branchées sur le dos. Des hipsters dans toute leur splendeur, regardant passer la meute.
Nous entrons dans un bocal vitré, entassés sur des tabourets, collés les uns aux autres. Pas un verre d'eau, on attend. De l'autre côté de la porte vitrée qui se referme derrière nous, les gagnants de la transition numérique nous observent du coin de l’œil, ceux qui maîtrisent les nouveaux codes de la start-up nation, ceux qui peuvent côtoyer le baby-foot sans vraiment y jouer, ceux qui sont en France depuis plusieurs générations et qui ont pu faire des études de marketing, d'informatique ou de digital networking.
Moi je suis avec des immigrés et des fils d'immigrés, des gens qui parlent à peine français, des gens dont le marché du travail ne veut pas, des blédards.
Un formateur nous parle de Frichti, il explique à Mamadou comment dire bonjour quand il livrera sa salade de carottes rappées.
Présentez vous :
- "Mamadou Sissoko"
- "Non on dit « Bonjour je m'appelle Mamadou Sissoko, allez recommence » ".
Malaise.
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La suite est à lire sur FB, le texte faisait plus de 10000 caractères, impossible à mettre ici...