- 14 Décembre 2016
- 5 694
- 5 987
- Localité
- Paris
- Véhicule
- Toyota Prius 4
Il est peu probable que des services de taxi alternatifs tels que Uber et Lyft puissent un jour publier des résultats bénéficiaires concernant leurs activités. En effet, leurs coûts opérationnels dépasseront toujours largement ceux occasionnés par l’utilisation d’une voiture personnelle. Quant au déploiement de véhicules autonomes, il ne changera rien à cette réalité, affirme un rapport des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT).
Ashley Nunes et Kristen Hernandez, deux chercheurs de cet institut, soulignent que ces deux entreprises comptent beaucoup sur la technologie des voitures autonomes pour réduire considérablement leurs coûts d’exploitation. Mais cela n’arrivera peut-être jamais, prédisent-ils.
Les véhicules personnels sont moins chers à l’usage
Ils expliquent qu’il est en effet douteux que la robotique leur permettre de générer des économies significatives, à moins que les logarithmes qu’elle emploie ne s’améliorent considérablement.
Même si ces entreprises parviennent à mieux faire correspondre l’offre et la demande grâce aux taxis autonomes, elles seront confrontées au fait que l’utilisation de ces véhicules sera moins rentable qu’un véhicule personnel au plan fiscal.
En effet, il faudra compter un coût compris entre 1,58 et 6,01 dollars par mile pour chaque voiture autonome embarquant un passager, un coût nettement supérieur au coût estimé précédemment à 0,40 dollar. En outre, pour les possesseurs d’une voiture personnelle, le coût par mile est largement inférieur, puisqu’il ne s’établit qu’à 0,59 dollar.
Or, dans des villes chères telles que New York, Uber et Lyft rémunèrent leurs chauffeurs à un taux qui peut atteindre jusqu’à 2 dollars par mile.
Le taux d’occupation
Le taux d’occupation est d’une grande importance pour la rentabilité des services de taxis alternatifs. La possibilité d’embarquer plusieurs passagers – comme le propose Uber avec son service Uber Pool, ou Lyft avec Lyft Line, permet effectivement de réduire les coûts. Mais cela ne change pas réellement l’équation : ces entreprises devront énormément améliorer leur efficacité pour que les courses deviennent rentables.
« Dans un modèle impliquant un passager unique, nous constatons que les taux d’occupation devraient s’améliorer de près de 100 % et les marges devraient diminuer de 37 % pour que les véhicules autonomes rattrapent la structure des coûts de leurs homologues conventionnels. Dans un modèle à multiple passagers, il faut une augmentation de 30 % des taux d’occupation », écrivent les chercheurs.
Ils soulignent en outre que même si ces sociétés parviennent à améliorer considérablement le taux d’occupation de leurs véhicules, les passagers risquent d’exigera une remise sur leur course s’ils doivent partager le véhicule avec d’autres voyageurs. Autrement dit, l’augmentation du taux d’occupation pourrait induire une augmentation des coûts.
Les taxis autonomes ne sauveront pas Uber & co - Express
Messages Fusionnés
« Uber et Lyft n’ont aucune chance sur le marché de la voiture autonome »
Les services de taxi alternatifs Uber et Lyft aiment se présenter comme des pionniers dans la recherche et le développement de voitures autonomes. Mais une fois que le moment sera venu, les deux resteront des acteurs marginaux. C’est ce qu’affirme Trip Chowdhry de Global Equities Research. La raison: ces deux entreprises de transport ne pourront en aucun cas tirer parti d’économies d’échelle.
Chowdry explique qu’il n’y a aucun chevauchement entre une voiture autonome, des systèmes de navigation et des courses partagées. Chaque capteur utilisé dans ces processus possède son propre logiciel, firmware (logiciel programmé dans le matériel) et algorithme. Ceci s’applique également aux modules cartographiques du logiciel de navigation. Chaque contrôle sur le processus est géré uniquement par le fabricant.
Chowdry renforce son affirmation avec un schéma architectural de la plate-forme autonome Polestar de Volvo. Celle-ci contient plus de 1 000 codes sources, dont pas plus de 20 seraient contrôlés par Uber et Lyft.
Tesla, en revanche, aura du succès, selon Chowdry, car il s’agit de la seule entreprise à disposer d’un code source unique totalement intégré, du capteur au contrôle du véhicule.
Une voiture autonome ne durera que 4 ans
Non seulement Tesla, mais aussi Ford réalise de gros progrès dans la course pour être le premier à lancer une voiture autonome sur le marché. Ford espère devenir le leader du marché avec sa division automobile autonome Ford Smart Mobility. Les deux sociétés lanceront leur propre réseau d’applications à la Uber pour les véhicules autonomes. Ford espère avoir un premier voiture autonome en production d’ici 2021. Ce véhicule n’aurait plus de volant ni de pédale. Il pourrait proposer des trajets partagés au sein d’une zone géographique définie, comme Uber et Lyft le font aujourd’hui avec des voitures avec chauffeur. Selon Ford, la demande et l’utilisation de voitures autonomes deviendront si intenses que la voiture sera complètement usée au bout de 4 ans. « Tout indique que plus les coûts de transport sont faibles, et plus les gens voyagent. »
Selon John Rich, COO de la division des voitures autonomes de Ford, le marché automobile évolue rapidement et radicalement. Les voitures autonomes deviendront rapidement une réalité et lorsque ces voitures pourront être commandées avec un smartphone pour transporter des personnes et/ou des marchandises d’un endroit à un autre, la nécessité de posséder une voiture sera grandement réduite. Plutôt que d’avoir une voiture, les gens utiliseront des voitures partagées autonomes. C’est ce marché dont Tesla et Ford veulent s’emparer.
La bulle d’Uber est progressivement crevée
Dans le magazine The New Yorker, le CEO d’Uber, Dara Koshrowshahi, a déclaré l’année dernière que tous les espoirs reposaient sur l’Advanced Technologies Group (ATG). C’est la division Uber qui est responsable du développement des voitures autonomes. elle doit mettre sur le marché une voiture autonome bon marché aussi rapidement que possible. L’Américain d’origine iranienne est très optimiste quant à l’impact que les voitures autonomes auront sur les coûts de transport. Parce que le coût du chauffeur est voué à disparaître. Mais en raison de l’absence de chevauchement mentionnée plus haut, cela signifie également qu’Uber doit commencer à investir massivement dans son propre parc de voitures autonomes. Plutôt que d’être une société de technologie, Uber serait considérée comme une compagnie de taxi qui achète et conduit des voitures robotisées.
https://fr.express.live/uber-lyft-marche-voiture-autonome/