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Uber La révolution Uber à la cubaine


Uber La révolution Uber à la cubaine


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La passion du VTC
PREMIUM
MODO
VTC
14 Décembre 2016
5 760
6 078
Localité
Paris
Véhicule
Toyota Prius 4
Un groupe de cinq jeunes Cubains a conçu une application mettant en lien chauffeurs et clients. Le concept «Sube» détonne dans un pays où, après Raul Castro, le capitalisme et l’initiative privée sont désormais vus d’un œil méfiant

«Sube (Montez)»! Tel est le sobriquet du nouvel Uber à la cubaine. Alors que, depuis la mi-décembre, les Cubains peuvent disposer de forfaits internet sur leurs téléphones, un groupe de cinq jeunes informaticiens locaux a conçu une application sur le modèle d’Uber.

Sube, l’application communiste, disponible sur les systèmes Android et bientôt sur iOS, se télécharge sur Google Play. A l’instar d’Uber, elle met en relation des chauffeurs et des clients, mais avec des particularités bien cubaines. Car dans cet Uber à la sauce rouge, le client, une fois inscrit sur Sube, chatte avec le chauffeur pour convenir d’un prix pour la course. Comme dans la vie quotidienne à Cuba, les deux parties négocient âprement leurs tarifs. Sube officialise un système existant illégalement dans l’île. A La Havane, les automobilistes, pour arrondir leurs fins de mois, prennent des clients dans la rue contre pesos sonnants et trébuchants. Cette fois, les chauffeurs doivent être des cuentapropistas (entrepreneurs privés), titulaires d’une licence de taxi.

Résoudre les problèmes de transport
Au pays du socialisme déclinant, l’un des jeunes informaticiens inventeurs du concept, Darien Gonzalez, précise dans une vidéo postée sur YouTube que son application ne permet que des paiements en liquide. En à peine un mois, plus de 1000 clients et chauffeurs ont téléchargé Sube. Un succès à l’échelle cubaine et une révolution dans le transport, notamment dans la capitale. Darien Gonzalez a expliqué le pourquoi de son Uber: «Sube est née d’une discussion entre amis […] à cause des problèmes de transport à Cuba. C’est un moyen pour soulager la crise dans les transports.»
es guaguas (les bus) sont surchargés. Les taxis collectifs, que l’on prend à des endroits bien précis, sont en nombre insuffisant et l’attente peut atteindre quarante minutes. Les boteros (chauffeurs de taxis collectifs), en guerre avec le gouvernement, ont multiplié les grèves ces derniers mois. Là, grâce au génie de cinq jeunes, les Cubains sautent qui dans une Lada, qui dans une Moskvitch ou une Chevrolet Bel Air dans les cinq minutes. Enfin presque, car, pour l’instant, les chauffeurs inscrits sur Sube ne sont pas encore assez nombreux.

Un président féru d’internet
Sube répond à une tendance du moment à Cuba. Le nouveau président cubain, Miguel Diaz-Canel, féru d’internet, a, en début d’année, prononcé un long discours vantant les mérites du commerce électronique et la nécessité de développer des logiciels cubains pour contrer l’impérialisme culturel des Etats-unis. Rien ne garantit cependant la pérennité de Sube, surtout si le succès financier est au rendez-vous.

Le capitalisme à la cubaine, après avoir été porté par Raul Castro à partir de 2010, a désormais mauvaise cote auprès des autorités.
Sube, émanation pure et dure du secteur privé, pourrait être bridée par le gouvernement lorsque son succès sera trop important. Mais pour connaître un véritable succès à l’échelle du pays, les prix de l’internet devront baisser. Actuellement, un forfait de 600 MO valable 30 jours coûte 7 francs, soit 30% du salaire moyen officiel mensuel. Ce qui n’empêche pas Darien et ses amis «d’avoir de nombreux projets», parmi lesquels un Sube pour les motos, mais aussi une application de livraison de traiteurs sur le modèle d’Uber Eats. Un vrai défi dans un pays où même les restaurants font face à une terrible crise alimentaire.

La révolution Uber à la cubaine
 
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