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Heetch Heetch et la CFDT : les dessous d'une alliance surprenante


Heetch Heetch et la CFDT : les dessous d'une alliance surprenante


AZF

La passion du VTC
PREMIUM
MODO
VTC
14 Décembre 2016
5 772
6 094
Localité
Paris
Véhicule
Toyota Prius 4
La plateforme française de VTC s'est entendue avec la CFDT pour expérimenter une hausse de ses tarifs. Une alliance motivée par un adversaire commun : Uber.

D'un côté, Heetch, plateforme de VTC condamnée il y a un peu plus d'un an pour exercice illégal de la profession de taxi. De l'autre, la CFDT, syndicat qui n'a jamais été tendre à l'égard d'un modèle économique transformant les salariés en auto-entrepreneurs privés de droits sociaux.
C'est dire si le partenariat conclu ce jeudi 26 juillet peut sembler déroutant. Et pourtant, Heetch et la CFDT s'associent pour mener une expérience dans la ville de Nice : durant quinze jours, jusqu'au 10 août, le prix du trajet dans un "véhicule de tourisme avec chauffeur" sera au minimum de 8 euros – contre un prix plancher de 6 euros chez les concurrents.


Au risque donc pour Heetch, de perdre des clients ! "Il nous faut des passagers, bien sûr, mais il nous faut aussi des 'drivers' pour les conduire", explique Teddy Pellerin, co-fondateur de Heetch. "On veut faire en sorte qu'ils soient contents de venir travailler pour nous."
L'objectif est donc simple : attirer les chauffeurs… qui sont nombreux à préférer le géant Uber, ultra-dominant avec 1 million de courses par semaine dans l'Hexagone, contre à peine plus de 100.000 pour son concurrent français.

Comment Heetch s'est refait une santé

Opération séduction
Pour Heetch, c'est un pari. Augmenter la rentabilité des conducteurs qui choisiront sa plateforme, dans l'espoir d'une hausse du nombre de courses. C'est pourquoi le français augmente à la fois le prix minimum du trajet (1 euro en plus) et le prix au kilomètre parcouru. Il est plus cher qu'Uber, mais en période de pointe, c'est tout l'inverse. Lorsque les noctambules rentrent de soirée et que la demande est particulièrement forte, Uber en profite pour multiplier ses tarifs par deux ou trois, là où Heetch préfère maintenir des prix stables. Heetch espère que les chauffeurs préféreront travailler à des prix confortables en journée pour ne pas avoir à sacrifier leurs nuits et leurs week-ends. Autre différence : Heetch prend 15% de commission, là où Uber prélève 25%. Un écart significatif !
Cette opération de séduction révèle un choix stratégique clair : jouer la carte des chauffeurs pour mieux contrer Uber. Quitte à s'allier aux syndicats. "Aujourd'hui, il n'y a pas de rapport de force entre les syndicats et les plateformes", reprend Teddy Pellerin. "Uber parvient à changer ses prix facilement sans avoir besoin de les écouter." Une position "trop dominante", selon lui.
"Avec la CFDT, je crée artificiellement un rapport de force. Cela permet de tester un nouvel équilibre de prix qui serait défini en commun par la plateforme et le chauffeur."
Définir des prix en commun ? La CFDT "répond banco". "Ça fait longtemps qu'on le réclame", relève Patrick Rossi, secrétaire fédéral de la fédération CFDT transports (CFDT-FGTE). "Huit euros minimum par course, ce n'est pas idéal. Mais ça nous semble convenable !"
Appel au boycott
En février dernier, les chauffeurs faisaient grève, notamment pour réclamer une hausse des prix planchers. Le mouvement a été peu suivi, sauf sur la Côte d'Azur où la CFDT est bien implantée. Le choix de Nice pour conduire l'expérience avec Heetch n'a donc rien du hasard. D'ailleurs, une opération coup de poing a eu lieu la semaine dernière [le 19 juillet] devant l'aéroport Nice-Côte d'Azur. Mimoun Zarioh, secrétaire général adjoint CFDT-VTC, s'est montré on ne peut plus qu'explicite devant les journalistes de "Nice Matin" :
"On demande aux chauffeurs de boycotter Uber et de migrer vers Heetch", a-t-il déclaré.
Pour la CFDT aussi, l'accord avec Heetch est donc avant tout un moyen de faire pression sur l'appli reine du VTC. Et tant pis si cela implique de pactiser avec une plateforme concurrente, qui elle aussi contribue à la généralisation du statut d'autoentrepreneur.
Patrick Rossi assume : "Ce n'est pas le système que je veux voir se généraliser pour mon pays. Mais ça existe. Il faut donc le réguler." Il s'énerve :
"De toute façon, on ne peut pas faire autrement ! Ce sont les plateformes qui tiennent le marché ! L'Etat ? Sa conception des choses, c'est le libéralisme ! Des chauffeurs VTC travaillent 240 heures pour 1.700 euros, il ne leur reste pas assez pour entretenir leur véhicule et payer la TVA, et on laisse faire ! Il n'y a pas de revenu décent, ça ne peut pas fonctionner comme cela !"
La fiscalité est un autre avantage comparatif pour Heetch : comme elle paye sa TVA en France, les chauffeurs peuvent déduire son montant de leur propre chiffre d'affaires. Ce n'est pas le cas de l'Américain Uber, qui s'adonne à ce qu'il est convenu d'appeler "optimisation" fiscale, via les Pays-Bas, les Bermudes et le Delaware. "Nous payons plus d'impôts en France qu'Uber", ne se prive pas de souligner Teddy Pellerin. Son opération séduction n’est donc pas destinée qu’aux chauffeurs.
Heetch et la CFDT : les dessous d'une alliance surprenante
 


Loiseau99

Zoneur Reconnu
VTC
UBER
HEETCH
22 Mai 2017
929
1 105
Localité
Paris
La plateforme française de VTC s'est entendue avec la CFDT pour expérimenter une hausse de ses tarifs. Une alliance motivée par un adversaire commun : Uber.

D'un côté, Heetch, plateforme de VTC condamnée il y a un peu plus d'un an pour exercice illégal de la profession de taxi. De l'autre, la CFDT, syndicat qui n'a jamais été tendre à l'égard d'un modèle économique transformant les salariés en auto-entrepreneurs privés de droits sociaux.
C'est dire si le partenariat conclu ce jeudi 26 juillet peut sembler déroutant. Et pourtant, Heetch et la CFDT s'associent pour mener une expérience dans la ville de Nice : durant quinze jours, jusqu'au 10 août, le prix du trajet dans un "véhicule de tourisme avec chauffeur" sera au minimum de 8 euros – contre un prix plancher de 6 euros chez les concurrents.


Au risque donc pour Heetch, de perdre des clients ! "Il nous faut des passagers, bien sûr, mais il nous faut aussi des 'drivers' pour les conduire", explique Teddy Pellerin, co-fondateur de Heetch. "On veut faire en sorte qu'ils soient contents de venir travailler pour nous."
L'objectif est donc simple : attirer les chauffeurs… qui sont nombreux à préférer le géant Uber, ultra-dominant avec 1 million de courses par semaine dans l'Hexagone, contre à peine plus de 100.000 pour son concurrent français.

Comment Heetch s'est refait une santé

Opération séduction
Pour Heetch, c'est un pari. Augmenter la rentabilité des conducteurs qui choisiront sa plateforme, dans l'espoir d'une hausse du nombre de courses. C'est pourquoi le français augmente à la fois le prix minimum du trajet (1 euro en plus) et le prix au kilomètre parcouru. Il est plus cher qu'Uber, mais en période de pointe, c'est tout l'inverse. Lorsque les noctambules rentrent de soirée et que la demande est particulièrement forte, Uber en profite pour multiplier ses tarifs par deux ou trois, là où Heetch préfère maintenir des prix stables. Heetch espère que les chauffeurs préféreront travailler à des prix confortables en journée pour ne pas avoir à sacrifier leurs nuits et leurs week-ends. Autre différence : Heetch prend 15% de commission, là où Uber prélève 25%. Un écart significatif !
Cette opération de séduction révèle un choix stratégique clair : jouer la carte des chauffeurs pour mieux contrer Uber. Quitte à s'allier aux syndicats. "Aujourd'hui, il n'y a pas de rapport de force entre les syndicats et les plateformes", reprend Teddy Pellerin. "Uber parvient à changer ses prix facilement sans avoir besoin de les écouter." Une position "trop dominante", selon lui.
"Avec la CFDT, je crée artificiellement un rapport de force. Cela permet de tester un nouvel équilibre de prix qui serait défini en commun par la plateforme et le chauffeur."
Définir des prix en commun ? La CFDT "répond banco". "Ça fait longtemps qu'on le réclame", relève Patrick Rossi, secrétaire fédéral de la fédération CFDT transports (CFDT-FGTE). "Huit euros minimum par course, ce n'est pas idéal. Mais ça nous semble convenable !"
Appel au boycott
En février dernier, les chauffeurs faisaient grève, notamment pour réclamer une hausse des prix planchers. Le mouvement a été peu suivi, sauf sur la Côte d'Azur où la CFDT est bien implantée. Le choix de Nice pour conduire l'expérience avec Heetch n'a donc rien du hasard. D'ailleurs, une opération coup de poing a eu lieu la semaine dernière [le 19 juillet] devant l'aéroport Nice-Côte d'Azur. Mimoun Zarioh, secrétaire général adjoint CFDT-VTC, s'est montré on ne peut plus qu'explicite devant les journalistes de "Nice Matin" :
"On demande aux chauffeurs de boycotter Uber et de migrer vers Heetch", a-t-il déclaré.
Pour la CFDT aussi, l'accord avec Heetch est donc avant tout un moyen de faire pression sur l'appli reine du VTC. Et tant pis si cela implique de pactiser avec une plateforme concurrente, qui elle aussi contribue à la généralisation du statut d'autoentrepreneur.
Patrick Rossi assume : "Ce n'est pas le système que je veux voir se généraliser pour mon pays. Mais ça existe. Il faut donc le réguler." Il s'énerve :
"De toute façon, on ne peut pas faire autrement ! Ce sont les plateformes qui tiennent le marché ! L'Etat ? Sa conception des choses, c'est le libéralisme ! Des chauffeurs VTC travaillent 240 heures pour 1.700 euros, il ne leur reste pas assez pour entretenir leur véhicule et payer la TVA, et on laisse faire ! Il n'y a pas de revenu décent, ça ne peut pas fonctionner comme cela !"
La fiscalité est un autre avantage comparatif pour Heetch : comme elle paye sa TVA en France, les chauffeurs peuvent déduire son montant de leur propre chiffre d'affaires. Ce n'est pas le cas de l'Américain Uber, qui s'adonne à ce qu'il est convenu d'appeler "optimisation" fiscale, via les Pays-Bas, les Bermudes et le Delaware. "Nous payons plus d'impôts en France qu'Uber", ne se prive pas de souligner Teddy Pellerin. Son opération séduction n’est donc pas destinée qu’aux chauffeurs.
Heetch et la CFDT : les dessous d'une alliance surprenante
Franchement si ils font sa a paris on est beaucoup à faire que du heetch et TXFY parfois je bosse à contre coeur avc Uber car je sais que c est des escro des suceurs de sang
 



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